Le SNBI prévoit 250 fermetures de brasseries en 2024 en France [ÉTUDE]

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Le Syndicat National des Brasseries indépendantes dévoile le résultat d’un sondage sur la santé financière des brasseries françaises, qui débouche sur la perspective de 10 % de fermetures l’an prochain.

Afin d’appréhender les difficultés des brasseries artisanales et indépendantes, le SNBi a réalisé une enquête adressée à l’ensemble des 2 500 brasseries françaises, pour avoir un état de la situation 2023 et les perspectives 2024. Selon le syndicat, plus de 570 brasseries ont répondu. « Les résultats de ce baromètre sont très inquiétants pour l’avenir de notre secteur » , alerte le SNBi. « 1 brasserie sur 10 annonce qu’elle va fermer en 2024, soit 250 fermetures prévisionnelles. »

Plusieurs constats ressortent de cette enquête :

  • 2 brasseries sur 3 (67 %) considèrent que la santé financière de leur entreprise est moyenne ou mauvaise.
  • 72,7 % sont inquiètes de la situation de leur trésorerie (trésorerie ‘moyenne’ pour 30,8 %, trésorerie ‘mauvaise’ pour 21,3 %, trésorerie ‘très mauvaise’ ou ‘catastrophique’ pour 20,6 %).
  • 40 % déplorent une baisse de chiffre d’affaires (13 % : – 10 % de CA, 10 % : – 20 % de CA, 16 % : > – 20 % de CA). A contrario, 19 % ont un CA stable en 2023, 25 % connaissent une évolution de leur CA de + 25 % et 17 % de + 10 %.
  • 60 % se disent inquiètes à court terme (9 % : extrêmement inquiètes, 12 % : très inquiètes, 39 % : inquiètes).
  • 62 % se disent inquiètes à long terme (8,4 % : extrêmement inquiètes, 12 % : très inquiètes, 42 % : inquiètes).

Si les hausses successives des matières premières, de l’énergie, des emballages ont été dénoncées très tôt, tant par les brasseries que par les syndicats, l’enquête du SNBi détaille les postes qui, selon les brasseries ayant répondu à l’enquête, ont le plus d’impact sur la situation actuelle. Et les verriers sont largement pointés du doigt.

  • 92,4 % des brasseries imputent ces difficultés aux augmentations des bouteilles en verre.
  • 76 % se disent impactées par l’augmentation des prix de l’électricité.
  • 50,3 % par l’augmentation des prix du malt.
  • 46,6 % par l’augmentation des prix du carton.
  • 32,7 % par l’augmentation des prix de l’essence.
  • 32,7 % par l’augmentation des prix du gaz.

« Le SNBi avait déjà alerté le gouvernement le 7 mars 2023 au vu de la situation de nos entreprises, rappelle le communiqué. En cette fin d’année 2023, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Nos petites structures sont en péril, 67 % des brasseries rencontrent des difficultés financières, 60 % sont inquiètes à court terme et 10 % envisagent une fermeture en 2024. Nos emplois du secteur brassicole mais aussi la filière amont et aval en subissent dès à présent les conséquences. Au vu de ces données alarmantes, le Président du SNBI en appelle à nouveau au gouvernement pour soutenir les brasseries artisanales et indépendantes. Il va très prochainement rencontrer les cabinets ministériels pour échanger ensemble sur des mesures à mettre en place pour la sauvegarde de nos brasseries. »

En conclusion, le président du SNBi, Jean-François Drouin, rappelle la mobilisation et la détermination du syndicat pour accompagner les brasseries : « Le SNBi continuera de mettre tout en œuvre pour aider et soutenir les brasseries artisanales et indépendantes, en espérant un soutien fort de l’Etat pour une perspective 2024 plus rassurante pour notre secteur. »

Le 16 mai dernier, Brasseurs de France et la CPME, dévoilaient le résultat d’une première étude sur la crise que traversent les brasseries, conséquente à la crise sanitaire, au conflit armé en Ukraine et à l’inflation. Cette étude annonçait déjà 10 % de fermetures en 2023.