Les 10 bières les plus extravagantes de 2024

Pour refermer 2024, Bière Actu relève 10 recettes surprenantes créées dans l’année. Au malt et au houblon les brasseries ajoutent de la créativité, de l’originalité et un (ou deux) grain(s) de folie…

Cette sélection de bières et ‘boissons fermentées à base de malt’ se concentre exclusivement sur la production des brasseries françaises en 2024. Elle n’est pas exhaustive et la numérotation n’a rien à voir avec un quelconque classement.

1 / Homard

En cette période des fêtes de fin d’année, le roi des crustacés s’invite… dans votre verre ! La Lobster Beer (6,5 % alc/vol) est une création collaborative 100 % bretonne, des brasseries finistériennes Arvarus (Ploumoguer) et L’Urbaine (Brest), et des les Viviers de Keraliou (Plougastel-Daoulas). Ce stout brassé à Brest a nécessité l’ajout de 60 litres de bisque élaborée à partir d’une cinquantaine de carcasses de homards cuisinées avec de l’ail, de l’échalotte, de la tomate et flambées au cognac. Les carcasses de homard comme une bonne partie des malts (Marlterie de Bretagne, Yeched Malt) et des houblons (Houblonnière de Lerzerzot) sont bretons et Bio. Distribuée exclusivement en Bretagne, cette bière a été conditionnée dans 10 fûts de 20 L pour les bars de la pointe du Finistère et en bouteille (33 et 75 cl).

2/ Salicorne

C’est un autre produit de la mer qui est mis à l’honneur dans cette Bière des Salines (6 % alc/vol), brassée par la Brasserie Thiriez (Esquelbecq, 59) pour Team Dk Stunt, une association de motards de Fort-Mardyck (59). On cueillait autrefois des salicornes le long de la dune des Salines, à Fort-Mardyck. « Nous sommes partis sur une bière blonde typique du Nord, à laquelle nous avons ajouté 4 kg de salicorne broyée pour 2 000 litres de bière, explique Clara Thiriez. Au final, c’est une bière très équilibrée, buvable et accessible. Une bière modérément amère avec des notes salines. » Les 20 premiers hectos brassés cet automne se sont vendus très vite : la recette a été brassée une seconde fois la semaine dernière.

3 / Ragoût alsacien

Après la tarte flambée et la choucroute, Mogwaï Beer Company (Mundolsheim, 67) s’inspire d’un autre plat traditionnel de la cuisine alsacienne, le Baeckeoffe, pour cette Gose baptisée Back Off (4,6 % alc/vol). La recette traditionnelle contient un mélange de viandes, de légumes (pommes de terre, carottes, oignons et poireaux) et épices (thym, laurier, persil, sel et poivre), le tout arrosé de vin blanc d’Alsace, évidemment. Le plat est mijote à l’étouffée dans un plat en céramique laissé toute une nuit dans un beckeoffe, littéralement ‘four à pain’. Dans la bière, le malt fumé se substitue à la viande, mais tout y est (sauf le persil et le vin blanc…). « Vous n’en avez absolument pas rêvé mais nous l’avons quand même fait, car nous ne pouvions conclure l’année 2024 sans accoucher d’une dernière cochonnerie brassicole ! » , explique la brasserie.

4/ Sauce burger

Forte de 8 ans d’expérience et totalisant déjà plus de 300 recettes différentes, la Brasserie Iron n’a rien perdu de son amour du risque et de l’innovation. « Nouveau défi brassicole : faire entrer une sauce burger dans une bière ! » , résume le fondateur de la brasserie, David Garrigues, qui a réussi à reproduire les qualités organoleptiques de la fameuse sauce aigre-douce, signature d’un célèbre burger mondialement connu. Le brasseur a ajouté du cornichon, de l’oignon, de la moutarde, de l’ail, du paprika ou du sel, mais aucun arôme ! « Cette bière rentre dans notre tradition de chercher à reproduire des plats dans des bières pour vous faire découvrir des choses assez expérimentées avant. »

5/ Figue et wasabi

Après nous avoir épatés l’an dernier avec sa Soupe aux Choux (6,3 % alc/vol), la brasserie Fracasse Coquille (Libourne, 33) excite nos papilles cette année encore avec la Wazabino Ale (5,5 % alc/vol), une bière élaborée avec de la wasabino, une variété de chou ou salade astatique au goût épicé, et de la confiture de figue blanche. « Nous sommes partis sur la base d’une blanche avec 60 % de malt de blé pour avoir une belle texture et une belle expression du mix épicé et sucré dans le thème de la cuisine asiatique, explique Kirill Mineev. Surtout que la wasabino est un équivalent du raifort qui pousse un peu partout en France et qui rappelle fortement le wasabi. »

6/ Houblon et raisin

Dans une série de trois bières éphémères conditionnées en canette 44 cl, La Malpolon (Lavérune, 34) marie le houblon et le raisin. Sur des bases de New England IPA aux houblons cultivés en France, la brasserie réalise un houblonnage en trois étapes : first wort (cascade en pellet) puis cônes entiers (Elixir ou Aramis) en hopstand et enfin, houblonnage à froid (Aramis et Triskel). Quant aux raisins, ils sont pressés et incorporés en hopstand le jour de leur vendange (Muscat et Chardonnay) pour éviter l’apport de levures indigènes. Cela donne deux Hazy Grape IPA (6,5 % alc/vol). La troisième bière de la série, Quarter Porter With Pears (4,6 % alc/vol) est un porter bien grillé avec un final légèrement fruité sur la poire, grâce aux 10 % de jus de poire Guyot cultivées à l’Isle sur la Sorgue et ajoutés en milieu de fermentation.

7/ Gentiane

Brassée dans les cuves de Ice Breaker Brewing (Montrabé, 31), en collaboration avec Les Intenables (Rosheim, 67) et la Brasserie VNDL (Vendargues, 34), la Valeur Sûre (5,5 % alc/vol) est une Sour brassée avec une infusion de gentiane, du quinquina et des écorces de citron. Elle rappellera aux amateurs la célèbre Suze, aussi bien par son goût que par le graphisme de sa canette. C’est l’intention des brasseries : « Nous sommes partis d’une base de Wheat Beer pour avoir une bière assez neutre dans laquelle la gentiane puisse s’exprimer, explique Jérôme Lauth, des Intenables. On retrouve bien l’amertume de la gentiane et le goût de la céréale. C’est puissant. C’est une bière qui se partage à plusieurs. »

8/ Fraise, piment et citron vert

La Papel (5,5 % alc/vol) de la brasserie Art Is An Ale Brewing (Amboise, 37) est une Mexican Cream Ale inspirée par les friandises mexicaines, à la fois épicées et sucrées, et élaborée avec avec de la purée de fraise, des piments habanero, des zestes de citron vert et une pointe de sel. « Cette bière offre des saveurs audacieuses de fraise acidulée, la douceur des sucreries mariée à une touche de chaleur latine« , décrit la brasserie sur Instagram. « Ça picotte la glotte ! » Vous voilà prévenus !

9/ Oignon

Dès sa création, la jeune brasserie sarthoise Bizarre (Saint-Pavace, 72) a voulu se démarquer en cassant les codes couleur des fameuses blondes, blanches, ambrées… « On a donc sorti deux bières atypiques : une au poivron et une à l’oignon » , explique Théo Veni, co-fondateur de la brasserie. Pour Arrête de chialer ! (5,9 % alc/vol), les brasseurs ont épluché et découpé pas moins de 150 kg d’oignons, qui ont été ajoutés en deux temps dans le brassin (10 hL), lors de l’empâtage puis à l’ébullition. « Le résultat : un nez puissant soupe à l’oignon. En bouche c’est équilibré entre acidité et notes sucrées. A déguster en accompagnement d’un plat à base de fromage ou de viande… et encore mieux, en bons chauvins, avec des rillettes du Mans ! »

10/ Ca(ca)fé

Le Kopi Luwak est un café rare venu d’Asie et dont le mode de récolte remontant au début du 18^e siècle, n’est pas très ragoutant. Dans la région de production, le luwak (une civette) se nourrit de la pulpe de la cerise de café mais expulse les graines. Après une journée et demi de digestion, les graines de café qui ont subi une transformation par les sucs gastriques, sont expulsées par l’animal. Elles sont ramassées, lavées et séchées. Vendues plus de 350 € le kg, ce café développe des arômes de chocolat noir, de cèdre et de clou de girofle. La Brasserie Haarddrëch (Alboussière, 07) en a mis dans sa Rect’Ale Smegma (9 % alc/vol), une bière brune brassée en Ardèche pour le groupe hollandais Rectal Smegma.

Si vous êtes brasseur et que vous souhaitez nous soumettre vos bières, n’hésitez pas à prendre contact avec nous. ■

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