Le SNBi dénonce l’inégalité de traitement entre les filières viticole et brassicole

© SNBi

Fort de sa récente étude révélant que 1 brasserie indépendante sur 10 envisage de fermer en 2024, le syndicat lance un nouvel appel au gouvernement occupé au chevet des viticulteurs.

« Alors que nous crions à l’aide depuis bientôt un an, le gouvernement français reste muet face à la crise majeure qui touche les brasseries artisanales et indépendantes de France et d’Outremer » , dénonce le Syndicat National des Brasseries indépendantes dans un communiqué. « Une enveloppe de 230 M € vient d’être allouée aux vignerons indépendants et toujours rien pour les brasseries artisanales ! » , poursuit le syndicat. Alors que, selon une récente enquête du SNBi, 250 fermetures pourraient survenir en 2024, le syndicat formule une demande de quatre aides « indispensables à la survie de nos petites structures et des 6 500 emplois qu’elles représentent. »

  • Une aide exceptionnelle de 20 M € pour soutenir la trésorerie des brasseries indépendantes, fragilisée par la baisse de consommation des ménages et l’augmentation des coûts liés à la production (énergie, matières premières, emballages et notamment le verre).
  • L’alignement des droits d’accises sur le taux en vigueur pour la filière viticole, soit 4,05 € / hl (vs 3,98 €/hl/degré pour la bière). Concrètement, la taxe s’élève à 0,03 € pour une bouteille de vin tranquille de 75 cl quel que soit son degré d’alcool, alors qu’elle est de 0,18 € pour une bouteille de bière à 6 % alc/vol et de 0,24 € pour une bouteille de bière à 8 % alc/vol). « Alléger la fiscalité sur les bières artisanales redonnera du souffle à nos TPE, et leur redonnera un peu de marge » , estime le SNBi.
  • Dispenser les brasseries de licence de débit de boisson, au même titre que les viticulteurs, pour la vente de bière sur le lieu de production. « Cette disposition facile à appliquer est demandée depuis 2018 par le SNBi, et serait totalement indolore pour les finances de l’état. Elle serait un coup de pouce supplémentaire pour relancer l’activité dans le contexte actuel. »
  • Revaloriser à 70 € la consigne du fût de bière, fixée à 30 € par un arrêté de 2001. La valeur du fût a augmenté et la faible consignation « occasionne de nombreux vols et des pertes financières conséquentes pour nos brasseries artisanales » , selon le syndicat.

Le 8 janvier dernier, les représentants du syndicat avaient été reçus à Matignon par un conseiller du cabinet du Premier ministre, à qui ils avaient notamment demandé une aide exceptionnelle à la trésorerie. Mais à ce jour, leur requête est restée sans réponse. La semaine dernière, alors que les agriculteurs bloquaient la France, le président du SNBi, Jean-François Drouin, diffusait une tribune sur les réseaux sociaux dans laquelle ils dénonçait déjà l’inégalité de traitement entre les filières viticole et brassicole. Dans la foulée, le syndicat a mobilisé l’ensemble de ses adhérents autour d’une action commune reposant sur le relai de ses revendications par les brasseries indépendantes (médias locaux, réseaux sociaux…) accompagné d’un courrier à l’ensemble des élus.