Les brasseurs Bretons ré-amorcent les pompes !

Les brasseurs Bretons mobilisés au chevet de la filière CHR ©D.R.

Face au désarroi des cafés, hôtels et restaurant fermés pendant le confinement, 18 brasseries bretonnes se retroussent les manches et proposent une bière solidaire, à prix coûtant. Un coup de pouce aux restaurateurs et cafetiers, pour faciliter le redémarrage d’activité.

Le constat de départ est simple : si les débits de boissons ne fonctionnent plus, l’activité des brasseries en prend un coup. Dans le contexte très particulier de la crise sanitaire actuelle, les brasseurs et leurs distributeurs ont, plus que jamais, intérêt à se serrer les coudes. « Il faut bien soutenir nos clients, explique Roland Vergilino, co-fondateur de la Microbrasserie Barque!, à Malestroit (56). S’ils sont dans le trouble on en subit, nous aussi, les conséquences. » Face à ce constat, différentes initiatives solidaires ont commencé à germer chez les brasseurs. Ils s’en sont parlés… Et de ces échanges est née l’idée d’un brassin solidaire.

Un brassin basé sur la filière bretonne

« Le malt vient de la malterie Yec’Hed Malt à Saint-Avé (56), poursuit Roland Vergilino. Pour le houblon, l’approvisionnement local en houblon est compliqué et les stocks peuvent être réduits à cette époque de l’année mais la plupart des brasseries impliquées se sont fournis en France et principalement en Bretagne, chez À l’air houblonné à Allaire (56), à La houblonnière de Lézerzot, à Brélidy (22) ou chez Le champ du Houblon, à Bourgneuf-en-Retz (44). Nous avons privilégié au maximum la filière locale que ce soit pour le malt ou le houblon. Pour les levures, les brasseries étaient libres de se fournir chez leur fournisseur habituel. Nous avons fait appel à une agence de graphistes Com d’Happy basée sur Vannes (56) et à Autajon, à Saumur (49) pour l’impression des étiquettes. Au niveau des bouteilles et des capsules, chaque brasserie a travaillé avec son fournisseur habituel pour faciliter l’approvisionnement. »

18 brasseries BRETONNES mobilisées

A partir d’ingrédients locaux (la plupart des brasseries travaillent avec des matières premières certifiées Bio et des houblons de Bretagne soit Bio, soit en conversion, ndlr), les brasseurs ont produit plus de 16 000 bouteilles (33 cl) et une centaine de fûts (20 l). La base maltée est la même pour tous (single malt Vienna). « Certains ont fait une saison et d’autres ont fait une bière de type Kölsch par exemple, explique Roland Vergilino. C’était aussi en fonction des stocks des différentes brasseries. Il n’y a pas de nom sur les étiquettes de bière mais nous l’avons appelé entre nous Le brassin solidaire ». Au final, les cafés, hôtels et restaurants Bretons peuvent proposer à leurs clients une bière artisanale, simple (single malt et single hop) avec une robe blonde et une amertume modérée. « Nous n’allions pas proposer une bière trop sophistiquée pour soutenir le café du coin qui aurait, sans doute, eu du mal à la vendre, conclut Roland Vergilino. Cette recette simple nous a paru passe-partout et accessible, gustativement parlant, au plus grand nombre. » Les cafés, hôtels et restaurants bénéficiaires étaient déjà clients des brasseries artisanales locales, mais il y a aussi de nouveaux venus. Ils achètent cette bière à prix coûtant, ce qui leur permet d’en tirer une meilleure marge et, peut-être, redémarrer leur activité sur de meilleures bases.

INFO +

Voici la liste des brasseries mobilisées pour ce brassin solidaire :