Réputée internationalement pour ses bières Anosteké et Bracine Tripel, la Brasserie du Pays Flamand a toujours veillé à son impact sur l’environnement et continue d’investir dans ce sens.
D’ici à 2028, la Brasserie du Pays Flamand (Merville, 59) portera un ambitieux projet de décarbonation en investissant sur le long terme, tout en mobilisant ses équipes. Depuis sa création en 2006 par Mathieu Lesenne et Olivier Duthoit, l’entreprise nordiste veut « participer activement au monde de demain, par des solutions concrètes d’anticipation et d’agilité. » En 2023, la brasserie a intégré le programme accélérateur décarbonation lancé par Bpifrance et l’ADEME, qui lui permet d’être accompagnée dans la mise en place d’une stratégie en lien avec les accords de Paris, à savoir la baisse des émissions de Gaz à Effet de Serre de 4,2 %/an.
« Il est primordial d’étudier et de mesurer l’impact de son activité, et d’appréhender les actions à mettre en place pour la réduction de ses émissions, assure Mathieu Lesenne. La mise en place d’un monitoring répond parfaitement à cet enjeu et permet d’avoir une belle visibilité du retour sur investissement ! A la brasserie, en 5 ans, le retour sur investissement de notre installation peut déjà être notable ! »
1 M € investi sur 5 ans
Désormais, la Brasserie se lance dans la décarbonation de son activité et prévoit un investissement de 1 M € sur 5 ans. Son objectif : anticiper et pérenniser son activité et ses emplois, à l’heure où l’empreinte carbone des entreprises devient un élément suivi de près par les actionnaires et autres soutiens financiers. Un plan de décarbonation s’étendant sur un an et demi a été élaboré. Il repose sur 5 piliers : emballages et réemploi ; énergie ; intrants et matières premières ; stratégie commerciale ; eau, cadre de vie et biodiversité. Une partie des collaborateurs de la brasserie est engagée dans la démarche ; pour le suivi de ce projet et le développement d’actions concrètes sur chacun de ces piliers, des comités de pilotage se réuniront tous les deux mois. Pour Mathieu Lesenne, l’enjeu est de mettre en place une transition progressive en respectant un cahier des charges précis, et sans compromettre ainsi la bonne santé de l’entreprise.
Avec ce projet, porté par les hommes et femmes de l’entreprise, la brasserie souhaite à la fois sensibiliser et convertir l’ensemble de ses collaborateurs à la RSE et à la décarbonation, mais également « favoriser le partage d’expérience avec d’autres entreprises, s’inspirer et être inspirant pour aider ainsi à la transition globale du marché. »
La première ambition de la Brasserie du Pays Flamand est de récupérer sur 2024, 50 % des calories des vapeurs de l’ébullition, soir 1 gigawatt. D’autre part, l’entreprise prévoit sur le 2nd semestre, la mise en place d’un CIP (Cleaning-in-place) pour le lavage de ses cuves ; en recyclant l’eau utilisée tout en maintenant la température, il permet le lavage de plusieurs cuves de manière successive, ce qui représente « une diminution à la fois de la consommation d’eau, d’électricité, et d’énergie, tout en préservant la sécurité des salariés. » La Brasserie du Pays Flamand emploie 46 personnes, produit 42 000 hl et réalise un chiffre d’affaires de 12,4 M € (2023). ■
Journaliste radio depuis plus de 25 ans, Olivier Malcurat est entré dans l’univers de la bière en 2018 lorsqu’il crée Le Pod’capsuleur, le podcast qui aime la bière et les brasseurs. En juillet 2020, il lance Bière Actu, un site d’information indépendant et participatif, basé sur un concept à trois voix : journalistes, experts et professionnels.