Journée internationale des droits des femmes – Les femmes ont toute leur place à la Brasserie Lilloise

© Bière Actu

L’équipe de production de la Brasserie Lilloise, à Roncq (59), compte trois femmes pour deux hommes. Elia, Angélique et Isabel ont su tirer leur épingle du jeu grâce à leurs parcours et leurs compétences. Nous sommes allés à leur rencontre.


Angélique Foulon, 26 ans, brasseuse

Lors de son BTS Agroalimentaire au Lycée de Wagnonville (Douai, 59), Angélique a découvert la bière . « C’est en brassant l’Escreboise (bière produite par le lycée, ndlr) que j’ai découvert la bière » , confie-t-elle. Sa Licence de Biotechnologies et génie des procédés appliqués aux boissons en poche, Angélique décroche un poste en Belgique, à la Brasserie Caulier. « J’y suis restée trois ans et demi et pendant la crise Covid, j’ai réussi à intégrer la Brasserie Lilloise. Je suis brasseuse et je produis 80 % de nos bières. Je travaille avec Jonas Duquenois, le Maître brasseur qui crée les recettes. Ensemble, nous en avons déjà modifiées, comme celle de la Lydéric Blanche à laquelle nous avons ajouté un peu plus d’écorce de citron pour plus de fraîcheur. J’avais le savoir-faire et rien à prouver. J’ai pu prendre ma place tout de suite. »


Elia Robert, 22 ans, apprentie, Responsable qualité

Elève ingénieure à UniLaSalle (Beauvais, 60), Elia suit un cursus agronomie et agro-industrie, spécialité agroalimentaire. « J’adore la bière ! » s’exclame-t-elle comme pour justifier son choix d’orientation qui débute en 2018 lors d’un stage de deux mois chez Kinnegar Brewing, en Irlande. A son retour en France, Elia prolonge l’expérience avec un autre stage chez Outland, à Fontenay-sous-Bois (94). « C’est le stage qui m’a convaincue que la brasserie me correspondait » , se souvient-elle. Depuis un an et demi, elle est en alternance à la Brasserie Lilloise, où elle devrait signer un CDI dans six mois, à l’issue de sa période d’apprentissage.
« La brasserie industrielle ne m’attirait pas. Je voulais une petite structure où je puisse toucher à tout. Mon objectif, c’est de brasser ! Le milieu de la bière est encore bien macho. Mais je m’y attendais et ça aurait pu être largement pire ! »


Isabel Bremer, 24 ans, Responsable embouteillage et conditionnement

Avec un père néerlandais et une mère australienne, rien ne prédestinait Isabel Bremer à naître… en France ! Après des études dans l’agroalimentaire, elle termine son cursus par un stage chez MiniBrew, aux Pays-Bas. « La bière est un produit que j’aime beaucoup, confie-t-elle. J’aime aussi le côté scientifique. Mon but est de devenir brasseur. Travailler dans une petite structure comme la Brasserie Lilloise me permet de toucher à tout et d’acquérir une première expérience. C’est très intéressant, il y a beaucoup d’entraide, ça bouge… Je ne me voyais pas travailler derrière un bureau ! La semaine dernière, j’ai passé le permis pour manœuvrer le gerbeur. »


Trois femmes dans l’équipe de production et encore deux autres à des postes administratifs et de communication. « Lorsqu’un poste est à pourvoir, nous procédons à un recrutement classique, explique Olivier De Brueker, dirigeant de la Brasserie Lilloise. Sur la dernière offre, il y a eu une vingtaine de candidats, dont un peu moins de 30 % de femmes. Nous avons reçu tous les candidats dont le profil correspondait, et c’est un profil de femme qui s’est démarqué. Le sexe n’a absolument pas influé sur la décision finale. La mixité apporte beaucoup dans l’entreprise. Femmes et hommes n’ont pas les mêmes points de vue ni la même sensibilité. Ces différences enrichissent les échanges et le projet. » Concernant l’inégalité salariale qui est encore bien réelle par endroits, Olivier De Brueker assure que dans son entreprise, elle n’existe pas. « Je ne vois pas pourquoi une femme qui occuperait le même poste qu’un homme serait moins bien payée, assure-t-il. D’ailleurs, Isabel a un salaire plus élevé que celui de son prédécesseur car elle a un meilleur bagage ! »