Hauts-de-France – Les fournisseurs des CHR se fédèrent pour défendre la filière

© Hulkiokantabak / Pixabay

Inspirées par le mouvement né en Bretagne et déjà décliné dans le Grand Est, 18 entreprises de production, de distribution ou de vente, des Hauts-de-France, se fédèrent au sein d’un consortium de défense de la filière.

« Avec cette union, il n’est plus question de concurrence, assure Vincent Bogaert, dirigeant de la brasserie Saint-Germain, à Aix-Noulette (62), également président du syndicat Brasseurs des Hauts-de-France. L’avenir de nombreuses sociétés familiales et indépendantes, qui contribuent, par leur histoire, au dynamisme de notre région, est en jeu. »

Implantés sur 32 sites de production dans 5 départements (Aisne, Nord, Oise, Pas-de-Calais et Somme), les membres du consortium emploient plus de 800 salariés, réalisent 330 millions de chiffre d’affaires cumulé et font vivre des centaines de sous-traitants. « La nouvelle fermeture administrative des cafés et des restaurants a un effet direct sur tous les fournisseurs des CHR, justifie François Lesage, directeur général du fournisseur de viandes Lesage & Fils. Les mesures de soutien aux bars, restaurants et discothèques sont insuffisantes et oublient totalement l’amont de la filière. Nous voulons alerter les pouvoirs publics sur les risques majeurs que cela fait planer sur l’emploi et la pérennité d’acteurs économiques locaux. »

Au-delà d’un constat alarmant, le collectif entend peser dans le débat public. « Nous avons listé une dizaine de mesures concrètes pour sauvegarder l’emploi, soutenir la trésorerie des entreprises et nous redonner des moyens pour investir, confirme Laurent Pecqueur, directeur général du distributeur de boissons Sodiboissons. On peut citer la possibilité de déduire fiscalement le capital et les intérêts du PGE, l’adaptation du fonds de solidarité aux réalités économiques de chaque société ou le maintien des exonérations de charges sociales en 2021. Absolument tout doit être mis en œuvre par les pouvoirs publics pour nous aider à préparer la reprise mais aussi éviter des faillites d’acteurs aux savoir-faire non délocalisables et générateurs de milliers d’emplois. »

Le consortium Hauts-de-France de défense des fournisseurs de la filière CHR* appelle tous les fournisseurs des cafés et des restaurants, quels que soient leur secteur d’activité ou leur taille, à rejoindre le mouvement.

* Ce consotrium réunit : Sodiboissons, Brasserie Lambelin, Sadis, Vandendriessche, Vieville Sogedib, SDFB, Brasserie du Pays Flamand, Brasserie Saint Germain, Brasserie Motte Cordonnier, Brasserie Castelain, Café Boulet, Méo & Fichaux, Lesage & Fils, Hopteam Hauts-de-France, ACE Création, Rouquette Picardie, Brasseries et Cidreries de Milly et Cidre Mauret. 

9 mesures pour la filière

MESURES VISANT À PÉRENNISER L’EMPLOI

  • Le maintien de l’activité partielle prise en charge à 100 %, sans conditions, sur toute l’année 2021 pour protéger les emplois et éviter
    des licenciements de masse.
  • L’exonération totale des charges sociales pour les entreprises tant qu’elles n’auront pas retrouvé une activité au moins égale à 80 % par rapport à l’année 2019.
  • Le renforcement du dispositif FNE-Formation nous permettant de former nos salariés en prenant en charge 100% des coûts pédagogiques.

MESURES VISANT À PROTÉGER LES ENTREPRISES EN SOUTENANT LA TRÉSORERIE

  • La possibilité de déduire du résultat fiscal assujetti à l’IS, le capital et les intérêts du PGE à rembourser. A défaut, la prolongation des échéances sur 10 ans, en offrant la possibilité de subordonner le début de son remboursement au remboursement préalable de toutes les dettes financières antérieures à la mise en place du PGE (dettes d’acquisitions de fonds de commerce notamment).
  • L’adaptation du fonds de solidarité aux charges fixes de nos entreprises via la création d’un montant progressif tenant compte de la taille des sociétés, avec suppression du seuil de 50 salariés, extension à nos structures du plafond de 200 000 euros et élargissement aux holdings familiales et indépendantes.
  • Une avance de trésorerie d’une durée de 15 mois, pour compenser les dons de marchandises et les mécénats effectués sur le bilan fiscal 2020.
  • La lutte contre le gaspillage alimentaire en mettant en place des mesures de communication visant à promouvoir la commercialisation des produits à DDM dépassée et éviter la destruction de stocks de produits encore consommables.

MESURES VISANT À REDONNER DE LA COMPÉTITIVITÉ ET DE LA CAPACITÉ D’INVESTISSEMENT

  • Réserver dans le plan de relance de 100 milliards d’euros une enveloppe dédiée au CHR et aux activités dépendantes incluant nos entreprises. L’affectation de ce budget permettra notamment à toutes les entreprises d’investir massivement dans le numérique, dans la création d’emplois qualifiés, et dans la transition écologique.
  • L’obtention d’un crédit d’impôt « digitalisation » afin de soutenir les investissements et embauches permettant de s’adapter aux nouvelles contraintes du marché.