Publiant sa nouvelle enquête sur la situation économique des brasseries françaises, le syndicat voit en 2024 une année décisive pour renouer avec la croissance, à condition que…
Cette nouvelle enquête menée par Brasseurs de France et la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME)* confirme la fragilité de la filière brassicole, fortement impactée par deux années de COVID et l’actuelle période inflationniste. Banque de France recense près de 60 défaillances d’entreprises brassicoles en 2023, contre 14 en 2022.
Le bilan de l’année 2023 dressé par l’enquête est sans appel : la plupart des brasseurs constatent une dégradation de leur situation globale (55 % constatent une baisse d’activité). Près de 2/3 des brasseries (61 %) déclarent que leur taux de marge a baissé entre 2019 et aujourd’hui. Un brasseur sur deux subit une baisse de trésorerie en raison de la hausse des coûts de production directs et indirects et notamment la hausse des coûts de l’énergie : 81 % des dirigeants de brasseries affirment que c’est actuellement un problème pour leur entreprise. De plus, l’inflation des produits alimentaires en 2023 a contraint les consommateurs à procéder à des arbitrages dans leurs achats du quotidien : le marché brassicole de la grande distribution affiche une baisse d’environ – 4,5 % en volume sur l’année par rapport à 2022. Enfin, la météo estivale très maussade sur l’ensemble du territoire n’a pas favorisé le marché du hors domicile.
« L’année 2024 devrait être une année décisive pour la filière brassicole pour renouer avec une dynamique de croissance, sous réserve du déploiement d’une série de propositions » , estime Brasseurs de France qui va soumettre aux pouvoirs publics, dans les prochains jours, cinq propositions :
- Mise en place d’un soutien à la trésorerie ;
- Etalement du remboursement des PGE ;
- Mise en place d’un moratoire sur la fiscalité ;
- Simplification des procédures et amélioration de la lisibilité des dispositifs de soutien à
l’investissement et à l’innovation ; - Garantir d’une stabilité juridique.
« La filière brassicole, inscrite au patrimoine culturel, gastronomique et paysager protégé de la France, représente un fleuron de l’agroalimentaire français, un acteur fort de notre souveraineté, avec 2 500 brasseries, dans tous les départements. Il en va de notre responsabilité collective d’accompagner cette filière » , déclare Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France. ■
* Etude réalisée du 20 novembre au 12 décembre 2023 via un questionnaire informatique. Résultats obtenus grâce aux réponses de 70 brasseries volontaires. ■
Journaliste radio depuis plus de 25 ans, Olivier Malcurat est entré dans l’univers de la bière en 2018 lorsqu’il crée Le Pod’capsuleur, le podcast qui aime la bière et les brasseurs. En juillet 2020, il lance Bière Actu, un site d’information indépendant et participatif, basé sur un concept à trois voix : journalistes, experts et professionnels.