Matières premières : le SNBi demande un effort collectif à la filière aval

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Aux conséquences de la crise sanitaire s’ajoute aujourd’hui une hausse globale des matières premières. Céréales, verre, inox, carton… les prix flambent et le SNBi redoute que ce ne soit que le début.

« Je ne comprends pas pourquoi, d’un seul coup, nous sommes tendus sur toutes les matières premières. » S’il reconnaît avoir des connaissances limitées en économie mondiale, le président du Syndicat National des Brasseurs indépendants, Jean-François Drouin, confesse « subir » ce boom des prix, et avec lui, les 720 brasseries adhérentes.

« Orges brassicoles et blé qui composent nos bières ont vu des récoltes faibles et une augmentation des prix de 30 %, constate le SNBi. Le verre a subi la même augmentation de 30 % entre juin 2020 et mars 2021 et cette hausse ne cesse pas à ce jour, avec une prévision de + 50 % pour 2021. Le carton, comme le papier, connait des hausses mensuelles permanentes, allant jusqu’à 52 % d’un mois sur l’autre. L’inox dont nos cuves et matériels sont constitués connait la même hausse, avec une prévision de + 50 % supplémentaires à partir de janvier 2022, ce qui limite nos capacités de développement. »

D’après le syndicat, les brasseurs rognent déjà sur leurs marges pour compenser ces hausses inédites. Mais pour éviter qu’au final ce ne soit le consommateur qui trinque, le SNBi demande à tous les acteurs de la chaine de valeur de contribuer à l’effort de guerre. « Nous demandons à nos distributeurs, grossistes et centrales d’achat des grandes surfaces, de bien vouloir intégrer ces considérations dans le cadre de nos négociations commerciales. L’avenir de nos brasseries indépendantes est et restera intimement lié à la qualité de nos matières premières, essentiellement françaises. »

Avant cette augmentation soudaine des prix des matières premières, le SNBi travaillait déjà à la création de sa centrale de négociation Nego Brass’. « Nous ne savions pas que les prix allaient s’envoler, poursuit Jean-François Drouin, mais Nego Brass’ va nous permettre d’amortir les augmentations grâce à la massification des achats. »