La Normandie, fière du dynamisme de sa filière brassicole régionale

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Dans un article publié hier sur son site Internet, la Région Normandie se félicite du fort développement de la filière brassicole sur son territoire, avec aujourd’hui quelques 115 brasseries, mais aussi des producteurs de matières premières.

Témoins de ce dynamisme normand, les salons régionaux qui attirent toujours plus de visiteurs. Celui de l’Abbaye du Valasse (76), dont la 6e édition avait lieu le week-end dernier et qui a réuni cinquante brasseries venues des cinq départements normands. Ou les Beerdays, au Parc des expositions de Rouen (76), dont la 3e édition est prévue du 11 au 13 novembre. Mais la Normandie est aussi un territoire d’orge et, depuis peu, de malt, grâce la création de Normandie Malt par Franck et Marie Polidor, début 2020 à Saint-Martin-des-Entrées (14). Deux ans après son lancement, la malterie tourne à plein régime et a transformé l’année dernière quelques 300 tonnes d’orge normand. « Notre production est en flux tendu, nous n’avons aucun stock. Il nous faudrait faire le double pour répondre à toutes les demandes qui nous sont faites ! » , confie Franck Polidor au site normandie.fr.

La production de houblon normand a aussi le vent en poupe. Benoît Lamy, 40 ans, est agriculteur à Touffréville (14) et cherchait à diversifier ses cultures. Après quelques essais, il a aménagé une houblonnière de 1 ha et cultive des variétés anglaises et alsaciennes. Il est en conversion vers le Bio. Son objectif est ambitieux : produire une tonne de houblon sec. A Hauteville-sur-Mer (50), la Brasserie La Moussette espère construire prochainement sa propre houblonnière, mais aussi de cultiver son orge qu’elle a désormais la possibilité de faire malter dans la région. A La Lucerne-d’Outre-Mer (50), Charlotte Yver cultive du houblon depuis un an. L’association Houblons de Normandie envisage de créer une coopérative pour mutualiser une unité de pelletisation.

Les brasseurs normands sont ravis de pouvoir se fournir en matières premières locales, même s’ils doivent participer à l’effort collectif. « On avance tous ensemble. Cette filière est en train de se construire et il nous faut la soutenir. Tant pis s’il faut d’abord essuyer les plâtres » , estime Jonas Kail de la Brasserie Les champs qui moussent, à Livarot (14), qui affiche aujourd’hui des bières estampillées ’99 % Pays d’Auge’ et qui espère atteindre les 100 % d’ici à 2024. En attendant de pouvoir se fournir en houblon Bio normand, Guillaume de Lestrange, des Travailleurs de l’Amer, s’approvisionne en Bretagne voisine.

A Démouville (14), la Normandy Beer Factory a lancé en 2020 la ‘Biche IPA’, une bière 100 % normande, brassée avec du malt et du houblon produits en Normandie.

Toute cette dynamique laisse entrevoir l’émergence d’une vraie filière brassicole normande, pour la création de bières rousses, blanches et noires comme les vaches de Stone et Charden. Des bières ‘Made in Normandie’.