L’Alsace dévoile sa carte touristique des brasseries

© Benoît Barnabé

Avec 75 brasseries référencées et une ambition affirmée de structurer son offre touristique autour de la bière, l’Alsace fait un pas de plus vers la reconnaissance nationale de son rôle de locomotive brassicole.

Ce vendredi 11 juillet, une nouvelle carte touristique thématique sur l’offre brassicole en Alsace a été dévoilée, dans les locaux de la Collectivité européenne d’Alsace, à Strasbourg (67). La présidente d’Alsace Destination Tourisme, Nathalie Kaltenbach, a ouvert la présentation en rappelant les chiffres clés de la filière brassicole régionale, soulignant le chemin parcouru depuis le lancement du premier Forum Alsace, Terre Brassicole, il y a trois ans. L’Alsace, première région brassicole de France, s’appuie aujourd’hui sur une dynamique collective pour renforcer son identité de Terre de Bière et développer un tourisme brassicole à la hauteur de sa tradition et de son savoir-faire. De belles initiatives sont déjà en place, comme par exemple La Ramstein, proposée par la Brasserie l’Altruiste, en l’honneur du Château du même nom situé non loin de la brasserie, à Scherwiller (67).

Dominique Baudendistel, président de Brasseurs d’Alsace et de la Brasserie Licorne (Saverne, 67) l’affirme : « Brasser en Alsace, c’est mieux qu’ailleurs ! » Et il faut dire que le terrain est favorable à ce genre d’affirmation. Première région française productrice de bière et de houblon, l’Alsace joue depuis longtemps dans la cour des grands. Elle veut désormais le faire savoir.

Un outil concret pour une dynamique engagée

Fruit de trois années de travail enclenchées lors du Forum Alsace, Terre Brassicole (qui tiendra d’ailleurs sa 4e édition cette année), cette carte vise à répondre à une réalité toute simple : le retard pris par la filière brassicole sur son pendant vinicole en matière de tourisme. L’œnotourisme est devenu une évidence, le brassitourisme doit le devenir. Cette carte, c’est un premier jalon pour inverser la tendance.

Disponible dès cet été dans les offices de tourisme et dans les brasseries de la région, ce support au format A3 (recto verso ou carte pliée) recense 75 brasseries, dont 72 ouvertes au public. Au recto : une typologie simple et efficace des brasseries selon trois critères d’expérience (bar / consommation sur place, vente à emporter, visite). Au verso : des idées de balades brassicoles à vélo, des chiffres clés, une mise en valeur d’événements majeurs, à l’image du Bendorf Festival, dont Benjamin Pastwa, patron de la Brasserie Bendorf (Strasbourg, 67) et organisateur, était présent lors de cette présentation.

Un territoire dense, riche, mais encore perfectible

De Strasbourg à Ferrette, en passant par Obernai, Scherwiller ou Haguenau, cette cartographie régionale dresse un panorama à la fois représentatif et évolutif d’un territoire aux multiples visages. « Il y aura forcément des imprécisions ou des oublis, c’est inhérent au format » , reconnaît Nathalie Kaltenbach, qui insiste sur la volonté de rendre cette carte vivante, amenée à s’enrichir et à évoluer au fil du temps. 

Le coût ? « Raisonnable au vu de la portée » , indique Dominique Baudendistel, soit environ 5 000 €. Une somme modeste, comparée à l’impact escompté. Et à défaut d’un musée régional de la bière (idée évoquée mais pour l’instant trop coûteuse à mettre en œuvre), cette carte fait déjà office de manifeste visuel de la filière.

La bière, boisson préférée des Français… et des touristes ?

Reste à convaincre le public. Et à faire évoluer l’image parfois datée de la bière alsacienne. Si les grands noms industriels (Kronenbourg, Meteor, Licorne…) ont leur rôle à jouer, la scène artisanale ne cesse de croître, avec des microbrasseries dynamiques, engagées, souvent ancrées dans leur territoire et qui de plus en plus via de petits Biergarten et autres taprooms nous rappellent l’ambiance que l’on retrouve parfois en Forêt Noire de l’Allemagne voisine.

En ce sens, cette carte n’est pas qu’un outil pratique, elle est un signal : celui d’une région qui entend enfin revendiquer son identité brassicole sur le plan national. Et peut-être, à terme, européen.