Le 2e brasseur mondial annonce un bénéfice net 2023 en demi-teinte. Impacté par la hausse des coûts des matières premières et la baisse de consommation, le néerlandais a du mal à se projeter pour 2024.
En 2023, Heineken accuse un sévère ralentissement de ses ventes de – 4,7 % en volumes et un recul de son bénéfice net annuel de – 4,3 % à 2,3 Mds €, contre 2,7 Mds € en 2022. Les marchés les plus impactés sont la zone Asie-Pacifique (- 10,4 % en volumes), la zone Afrique/Moyen Orient/Europe de l’Est (- 6,3 % en volumes) et l’Europe de l’Ouest (- 5,4% en volumes). En août dernier, Heineken a annoncé son retrait complet de Russie après avoir conclu la vente de ses activités avec le groupe Arnest. La hausse des prix a cependant dopé le chiffre d’affaires total de Heineken de + 4,9 % à 36,3 Mds €. Après la publication de ses résultats, ce mercredi, Heineken a vu son action chuter de – 6,4 % vers 16h25 à la Bourse d’Amsterdam, entraînant dans son sillage l’action AB InBev qui avait perdu – 2,49 % à la clôture.
« Après une année 2022 solide, 2023 s’est avérée difficile, commente Dolf van den Brink, Pdg de Heineken. Des prix élevés pour compenser l’inflation très forte des intrants et des coûts énergétiques, ainsi que des conditions macroéconomiques volatiles sur certains marchés clés ont affecté la dynamique de nos volumes. Malgré ces conditions difficiles, nous avons continué à investir dans nos marques et nos capacités. Nous avons gagné ou conservé des parts de marché en volume sur plus de la moitié de nos marchés, la performance en volume s’étant modérément améliorée trimestre après trimestre. Nous avons enregistré une croissance organique du bénéfice d’exploitation (beia) dans 3 des 4 régions, tout en nous adaptant aux défis de l’Asie-Pacifique. »
Pour 2024, Heineken reste réservé à cause des incertitudes relatives à l’environnement macroéconomique et aux évolutions géopolitiques. Tandis que le consommateur continue de subir l’inflation, le groupe reste focalisé sur les volumes : « Nous nous concentrerons sur la croissance des revenus, équilibrée entre volume et valeur, en continuant à investir dans nos marques, nos innovations, nos capacités commerciales et notre approche vers le consommateur pour offrir une création de valeur soutenue à long terme » , conclut Dolf van den Brink. ■
Journaliste radio depuis plus de 25 ans, Olivier Malcurat est entré dans l’univers de la bière en 2018 lorsqu’il crée Le Pod’capsuleur, le podcast qui aime la bière et les brasseurs. En juillet 2020, il lance Bière Actu, un site d’information indépendant et participatif, basé sur un concept à trois voix : journalistes, experts et professionnels.