L’après Gallia de Rémy Maurin

Rémy Maurin (à d.) et Geoffrey Lorilloux dans le chai de Gallia à Pantin © D.R.

Après sept ans chez Gallia, Rémy Maurin développe son propre projet avec son compère, et ancien collègue, Geoffrey Lorilloux. Deux axes : fermentation et transmission.

Brasseur rendu célèbre par ses faits d’armes à la brasserie Gallia, Rémy Maurin avait rejoint la brasserie pantinoise en 2016, après être passé par La Fine Mousse. En sept ans, il a créé la plupart des recettes de la marque, développé le programme de bières vieillies ou mis au point les fameuses vières. S’il conserve un rôle de consultant auprès de Heineken, Rémy Maurin aspirait à se lancer dans un nouveau projet, avec son ancien collègue et désormais associé Geoffrey Lorilloux. Leur départ de Gallia était annoncé depuis plusieurs mois, comme le révélait Bière Actu en octobre dernier.

Ce nouveau projet, Rémy Maurin le dévoile dans une interview au blog The Beer Lantern : accompagner celles et ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure des boissons fermentées. Ainsi, les deux hommes proposeront des formations en ligne, mais aussi en présentiel, partageant leur passion et leur savoir-faire. Le binôme n’entend pas se limiter au milieu brassicole mais compte bien orienter ses formations et son consulting, auprès d’entreprises souhaitant développer de nouveaux produits fermentés tels que des sodas, des boissons fruitées ou encore des boissons énergisantes, mais aussi des produits plus classiques tels que le vin, les kéfirs, les kombucha etc.

Dans la seconde partie de son interview, Rémy Maurin livre une analyse personnelle sur l’évolution à venir du marché de la bière en France, évoquant par exemple l’augmentation de business models comme les brewpubs ou les nano-brasseries, mais aussi les éventuels rachats de brasseries, comme ce fut le cas de Gallia par Heineken. Rémy Maurin a une vision relativement positive pour la bière artisanale en France et envisage une reprise au printemps 2024 et un accroissement des parts de marché du craft au détriment des bières industrielles ou du vin conventionnel. Il estime d’ailleurs que la France pourrait atteindre les 7 500 brasseries d’ici à dix ans et ce, sans que le marché en soit saturé pour autant. « Je ne pense pas que ce soit énorme lorsque l’on compare avec le nombre d’exploitations vitivinicoles, qui est de 85 000. […] En revanche, je pense que la plupart de ces brasseries vont produire de petits volumes, moins de 500 hl/an, et seront opérées par 2 à 3 personnes. » Sur un plan plus futuriste, Rémy Maurin évoque de nouvelles avancées technologiques dans le domaine du brassage, digne d’un scénario de science fiction, mais dans une approche qui se veut on ne peut plus réaliste compte tenu des avancées techniques qu’il cite en exemple.

Enfin, Rémy Maurin évoque la crise actuelle du secteur pour laquelle dont l’issue repose, selon lui, par un retour à des recettes simples, estimant que le grand public ne cherche pas la complexité mais juste une bière simple et agréable ; une augmentation de la vente directe, l’événementiel et le développement des brewpubs et des taprooms.

Interview à retrouver en intégralité sur le blog The Beer Lantern.