Asahi, fierté brassicole du Japon, paralysé par une cyberattaque géante

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Depuis près d’une semaine, le premier brasseur nippon Asahi est victime d’une cyberattaque massive. Usines à l’arrêt, livraisons suspendues et risque de pénurie agitent un pays attaché à sa bière fétiche, la Super Dry.

C’est une crise sans précédent pour l’emblème brassicole du Japon. : depuis le 29 septembre, Asahi Group Holdings subit une cyberattaque d’une ampleur telle que ses principaux sites de production et de distribution ont été paralysés. Selon Le Parisien, l’entreprise n’a toujours pas pu rétablir ses systèmes informatiques, entraînant une interruption quasi totale de la chaîne logistique de sa célèbre bière Super Dry (5 % alc/vol).

Le brasseur a confirmé qu’il s’agissait d’un ‘ransomware’, un logiciel malveillant exigeant le paiement d’une rançon en échange du déblocage des données. Dans un communiqué cité par Zone Bourse, Asahi reconnaît une fuite possible d’informations internes, sans en préciser l’ampleur. Des investigations sont en cours avec les autorités nippones et des experts en cybersécurité. Cette paralysie a des effets immédiats sur le quotidien des Japonais. Franceinfo rapporte que les rayons des supermarchés se vident rapidement, tandis que de nombreux bars et izakaya se voient contraints de rationner leurs fûts. A Tokyo comme à Osaka, certaines enseignes sont déjà en rupture de stock. Les Echos précisent que les lignes logistiques vers les distributeurs comme comme les plateformes de commande restent hors service, rendant impossible l’acheminement des bières en dehors des rares résidus de stocks.

Pour Asahi, dont la Super Dry représente plus de 40 % du marché japonais et une part importante de ses exportations, le coup est rude. Selon LSA, la direction a ordonné la mise à l’arrêt temporaire de plusieurs brasseries, notamment celles de Kanagawa et d’Osaka, par crainte de perturbations techniques supplémentaires. Au-delà du choc industriel, l’épisode illustre la vulnérabilité croissante des géants agroalimentaires face aux cybermenaces. Le Courrier international rappelle que la brasserie n’est pas la première touchée : en 2021, Molson Coors (US) et JBS (CN) avaient déjà subi des attaques similaires affectant leurs chaînes d’approvisionnement.

Asahi tente de préserver sa réputation en communiquant sur la transparence et la sécurité. Mais pour beaucoup de consommateurs nippons, l’inquiétude dépasse la seule pénurie : elle touche à un symbole de convivialité nationale. Tandis que les investigations se poursuivent, la brasserie japonaise reste muette sur les perspectives d’un retour à la normale. Le redémarrage complet des sites pourrait prendre plusieurs jours, voire semaines. En attendant, le Japon découvre l’amertume d’un pays sans Asahi.